"Je crois en la passion des entrepreneurs", Georges Sampeur, le Check-in de Vanguélis
"Je crois en la passion des entrepreneurs", Georges Sampeur, le Check-in de Vanguélis

Au fils des rencontres, surtout poussé par la curiosité et l’envie d’apprendre, Georges Sampeur a porté le groupe B&B HOTELS sur la scène mondiale lui faisant traverser 5 LBO partant de 230 millions à 1,9 milliard d’euros. Il a désormais cédé la place mais reste impliqué dans le secteur de l’hospitalité apportant sa vision et son expérience.

Comment êtes-vous venu dans cet univers du tourisme et de l'hospitalité ?

Georges Sampeur : C'est un peu le hasard de la vie. Effectivement, j'ai fait une carrière dans la location de voiture pendant 23 ans, en ayant démarré comme agent de comptoir, chef d'agence, laveur de voiture dans une agence brestoise. Déjà, il y a un retour aux sources ! J'ai évolué dans ce groupe à différents postes de responsabilité opérationnelle et commerciale. J'ai passé 13 ans en France et ensuite 10 ans en Angleterre, où j'ai dirigé le marketing et les ventes pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. Puis, j'ai été directeur général de la filiale Royaume-Uni pendant 4 ans.

Qu'est-ce qui vous a amené à passer au tourisme ?  

Georges Sampeur : C'était à une époque où le business model du voyage d'affaires changeait complètement, passant d'un métier rémunéré par les fournisseurs sous forme de commissions à un métier où il fallait facturer des honoraires aux clients. C'était un défi intéressant, et j'ai pris en charge la France et une coresponsabilité sur l'Europe pendant 4 ans. Ensuite, il y a eu les événements de septembre 2001, qui ont impacté fortement le secteur du voyage d'affaires. À ce moment-là, j'ai envisagé un management buy-out de l'activité, mais ça ne s'est finalement pas fait. C'est à ce moment qu'un fonds d'investissement m'a contacté pour une autre opportunité.

C'est là qu'un fonds m'a demandé si j'étais Breton, un critère de recrutement surprenant ! Ils m'ont invité à Londres, où j'ai découvert B&B HOTELS, une entreprise que je ne connaissais pas, mais dont je connaissais le fondateur, François Branelec. J'ai alors analysé le marché de l'hôtellerie économique et j'ai vu l'opportunité de créer quelque chose de différent, en m'inspirant de ce que j'avais vu avec Ryanair et easyJet dans le secteur aérien.

Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter ?  

Georges Sampeur : La curiosité avant tout. J'ai toujours été quelqu'un de curieux avec l'envie d'apprendre. Quand on m'a proposé ce challenge d'aller en Angleterre, j'ai décidé de le relever. Mon anglais n'était pas parfait, mais je me suis dit pourquoi pas. Ce n'était pas complètement l’inconnu non plus, puisque j'étais dans une entreprise que je connaissais. Mais oui, il y avait une prise de risque.

Vous parlez souvent de se mettre à risque. C'est quelque chose qui semble être au cœur de votre approche.

Georges Sampeur : Oui, tout à fait. Chez Avis, il y avait cette culture entrepreneuriale où l'on donnait beaucoup de responsabilités aux managers de terrain. Cette culture de responsabilisation m'a toujours suivi. Pour B&B, par exemple, j'ai vu une opportunité dans l'hôtellerie économique. Il y avait une image un peu dévalorisante du secteur, mais je me suis dit qu'il y avait moyen de faire quelque chose de différent.

A la reprise de B&B HOTELS, est-ce que c'était déjà cette idée de devenir l'IKEA de l'hôtellerie économique ?  

Georges Sampeur : Oui, d'une certaine manière. Je cherchais des comparables. IKEA m'inspirait dans son modèle simple mais efficace. Chez B&B, je voulais passer d'une hôtellerie à services limités à une hôtellerie à services sélectionnés. Offrir ce qu'il y a de meilleur pour chaque service, mais à un prix raisonnable.

C’est ce qui vous a permis de convaincre les actionnaires de garder le modèle de gérance mandat n’est-ce-pas ?  

Georges Sampeur : Exactement. Mes actionnaires voulaient abandonner ce modèle, mais moi, je pensais que c'était une force. Cela permettait de donner un esprit entrepreneurial à chaque niveau de l'entreprise. Nous avons renforcé ce modèle et l'avons même exporté à l'international, en Allemagne, où nous avons transformé une perte en succès.

Nous avons grandi par acquisition, comme avec Village Hôtel, une entreprise bourguignonne. Cela nous a permis de financer notre développement tout en continuant à étendre notre réseau. Nous avons fait cinq LBO successifs, ce qui est très rare, mais cela a permis une croissance constante.

Comment définissez-vous votre management chez B&B HOTELS ?

Georges Sampeur : Pour moi, le management, c’est avant tout la confiance dans les équipes. Il faut les responsabiliser et leur permettre de prendre des initiatives. J'ai toujours dit que mes collaborateurs avaient le droit de se tromper, tant qu’ils apprennent de leurs erreurs. Je crois aussi beaucoup à l’idée que les hommes fonctionnent à la reconnaissance. Quand on se sent reconnu et valorisé, on a une motivation différente.

Comment voyez-vous l’avenir du secteur du tourisme ?

Georges Sampeur : À court terme, il y a des défis, notamment en 2024 avec la conjoncture économique et les aléas météorologiques. Mais structurellement, je pense que le tourisme de proximité a un grand avenir. Les consommateurs sont de plus en plus conscients des enjeux écologiques et économiques, et cela va encourager le tourisme local. Les fondamentaux du secteur restent solides.

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